Les nuits de porcelaine
Avec mes chevaux de misère
Traînant la carriole des jours
Au quatre coins de mes amours
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Avec la ligne qui lacère
la peau trop tendre de mes mains
Sans jamais montrer le chemin.
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Avec mes ongles de poète
Griffant les murs pour un toujours
Qui blesserait un air de fête,
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je suis allé chercher Verlaine
Dans la taverne où l'on est saoul
Pour une absinthe qui absout,
Et avec trois francs six sous
On met le vin au fond des veines,
Brisant nos nuits de porcelaine.
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Avec son rire sur mes épaules
Si lourd qu'on dirait une croix
A se méprendre de Saint Paul
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Il me toise comme une proie
Les yeux cernés au vitriol
De ses débauches dans l'alcool
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Mais sa voix chaude des naguère
Raconte une chanson bien douce
Aux hommes qui porteront leur guerre,
Et avec trois pieds six pouces
On met le vin au fond des veines
Brisant nos nuits de porcelaine.
Et avec trois pieds six pouces
On met le vin au fond des veines
Brisant nos nuits de porcelaine.
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j'ai bu , j'ai ri, j'ai embrassé
Tuant le temps dans le lacet
A la cheville d'une femme nue
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J'ai vu ces yeux trop ingénus
Rouler des airs de madone
Aux matadors parvenus
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j'ai vu mon ami de paresse
Se foutre de toute ma tristesse
Dans un grand rire d'allégresse
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Et pour trois rimes de tendresse
On met le vin au fond des veines
Brisant nos nuits de porcelaine.
Et pour trois rimes de tendresse
On met le vin au fond des veines
Brisant nos nuits de porcelaine.
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L.D ,2007